Le château de Groussay

Le temps était superbe, ce 7 mai 2008, et nous étions 20 amicos, a vouloir visiter aux confins des Yvelines, sur la commune de Montfort l'Amaury, le superbe château de Groussay. Auparavant, pour nous restaurer et nous mettre en bonne condition pour aborder cette visite nous nous sommes retrouvés à "La Butte des Moulins", agréable auberge de "la Queue les Yvelines", où l'ambiance fut rapidement conviviale

Au centre d'un grand parc vert, très vert, constellé d' arbres centenaires, cette demeure de campagne fut construite vers 1825, pour la duchesse de Charost, gouvernante des enfants de Louis XVI et de Marie Antoinette. En 1938, Charles de Beistegui, décorateur inspiré, au goût raffiné et richissime esthète parisien la rachète, reconstitue la décoration d'origine , y ajoute une coupole et deux ailes, un théâtre de 250 places et une bibliothèque monumentale, copie de celle de Coimbra, que nous avons vue au Portugal

Passionné d'architecture et de décoration, il créée dans son immense parc de 30 h , dessiné à l'anglaise, "Fabriques“ et " Folies" des plus extravagantes. * La Tente Tartare en tôle de cuivre peinte, dont l'intérieur est gami de dix mille carreaux de Delft, s'inspire de la maison des gardes du palais royal de Suède à Drottningholm. Le Temple du Labyrinthe renferme une collection de photos de Cécil Beaton. Le Théâtre de verdure ressemble à celui de Marlia en Italie. ` La Colonne Observatoire, curieusement enlacée d'un escalier circulaire, voudrait se prendre pour la colonne Vendôme l La Pyramide en briques roses regarde le fameux pont Palladien qui enjambe la rivière, pour rejoindre la Pagode, sur une île faite pour elle. De loin en loin, des statues de Pierrot, d'Arlequin rappellent les personnages de la Commedia dell 'arte En parcourant ce parc, on va de découverte en découverte et c'est surprenant.

Beistegui meurt en 1970 et ce n'est que 30 ans plus tard que Jean-Louis Remilleux, un producteur de télévision, passionné par l'entreprise, se lance , comme son prédécesseur, à insuffler une cure de jouvence à la décoration et à remeubler les pièces qui s'étaient dégarnies au cours des ans. Il y a tant de choses que certaines pièces font un peu "vitrine d'antiquaire", mais chaque objet, chaque meuble reste merveilleusement beau et bien choisi.

Le château est une grande demeure de deux étages, très symétrique, avec de nombreuses fenêtres et portes-fenêtres, toutes identiques, côté cour et côté jardin. Architecture simple et un peu monotone. L'entrée est vaste et desservie par un grand escalier à double révolution. Chaque pièce a une décoration particulière et un nom bien spécifique. Le petit salon, le billard, la salle hollandaise, le salon Marie Antoinette, probablement la plus grande et la mieux décorée... Des tableaux de chevaux partout l Dans une aile, le théâtre décoré d'or et d'étoffes rouges, inauguré en 1954, a vu passer les acteurs aux noms les plus prestigieux de l'époque. Dans l'autre aile, la salle hollandaise, abondamment décorée de carreaux de Delft , est assez impressionnante.

Nous faisons le tour de toutes ces merveilles, un peu rapidement, mais sommes heureux qu'il existe des mécènes qui aient le goût et les capacités de collectionner de si belles choses qu'ils nous donnent à découvrir.

C.Riobé