maison DROUIN Daniel

Salut, les amis ! Ici le professeur Emile BORNE ! Je suis bien heureux de vous retrouver.

Jusqu'ici, j'ai dïgressé poétiquement sur les tracés des chaussées, avec leurs virages, leurs déviations, leurs tranchées, leurs carrefours (768.185 en France), leurs tunnels. Je vous ai entretenus en long et en large, des profils en long et en travers. Je vous ai dit confidentiellement comment était composée une chaussée, avec ses couches indigestes et imbuvables.

ccdr_05_01Aujourd'hui, j'aborde une question cruciale :

UNE ROUTE, CA SE CONSTRUIT COMMENT ET AVEC QUOI ?

Pour construire une route, comme pour construire n'importe quoi d'ailleurs (un pont, l'Europe, l'avenir), il faut :

- des matériaux,

- du matériel,

- des hommes et des femmes.

J'en entends qui disent: ça ne suffit pas ! Non, bien sûr : il faut aussi du beau temps, des fonctionnaires, de l'argent, de la volonté, de la bonne humeur, et quelques gueuletons. Je sais ! Mais pourquoi ne pas ajouter les ratons-laveurs ?

Ne me troublez donc pas tout le temps avec des détails sans importance.

Cette fois-ci, je vous parlerai des matériaux et du matériel.

Les principaux matériaux utilisés dans la construction des routes comprennent :

ccdr_05_02- Les matériaux pierreux ; ce sont les sables, les cailloux et pierres diverses : calcaires, silex, diorites, porphyres, amphiboles, grès, granits, émeraudes, pierres de lune, pierres à feu, améthystes, turquoises, pierres à briquet, jades, jaspes, saphirs, rubis, et tous les béryls et corindons. Je ne parle pas ici des pierres philosophales, auxquelles on a dû renoncer (elles transformaient l'acier des outils et des engins en or pur 24 carats, métal peu recommandable car spéculatif, trop mou, et éblouissant au soleil). Ni des pierres d'achoppement, également interdites car embarrassantes et sources d'emmouscaillements innombrables.

Les cailloux sont extraits :

- soit des carrières ; mais les carrières sont d'accès difficiles en France : on ne peut y entrer que lorsque les ainés n'y sont plus. Or, les ainés s'accrochent et ils sont de plus en plus nombreux (ils prolifèrent à cause du droit d'ainesse, aboli mais toujours très puissant). Pour les éliminer, on tire régulièrement des coups de pétard dits "tirs de mine", mais à vrai dire, on effraie plutôt ainsi les corbeaux.

- soit des lits de rivières, d'où ils sortent au petit matin comme des chats peureux (à cause de cela on dit "à potronminet") : on les saisit au moment où ils s'étirent.

Après extraction, les cailloux sont cassés en morceaux d'importance variable selon ce qu'on veut en faire: pavetons du Roy pour le château de Versailles ou pour l'Elysée, mac-à-dames pour les rues de Pigalle, etc. On leur donne aussi une forme conforme aux goûts de la femme et des filles du carrier ; on distingue : la taille à l'ancienne, la taille rose, quatre pointes, américaine, huit-huit, brillant, pendeloque, navette, marquise.

ccdr_05_03Le bitume, encore appelé "colle" (familier), ou "bitard" (trivial). Les plus futés le mettent en émulsion. Les autres l'utilisent chaud, brûlant, luisant, visqueux, dégoulinant, coulant, salissant, collant malodorant et malodoriférant. Ce produit si peu raffiné vient des raffineries, où des bouilleurs de crude distillent le pétrole brut. Ca ne vaut pas un bon Calva, mais c'est moins cher, et ça permet de faire des routes noires (exigées par la Défénse Nationale car elles sont invisibles au clair de lune).

Parlons maintenant du matériel.

Il n'y a pas si longtemps, le matériel utilisé par les routiers comprenait des pelles, des pioches, brouettes, balais, rateaux, raclettes et hies (utilisées beaucoup également par les cruciverbistes). ccdr_05_04Tout ce matériel a été peu à peu abandonné. La raison en est selon moi qu'on n'en a pas tiré le maximum. Pour vous expliquer mon point de vue, je vous présente à la page suivante quelques-uns de ces outils modifiés (j'ai tout fait breveter), qui n'ont jamais vu le jour et, qui pourtant auraient grandement amélioré la qualité et le rendement des travaux routiers.

Et puis est arrivé le grand Kat R Pillar, qui a tout révolutionné et quelque peu sophisticaté. L'engin que vous voyez ci-contre est son dernier-né. Il est parfait mais n'améliore guère les chiffres de l'emploi en France.

Là-dessus, tchao! A la prochaine foisl Attention à l'interrogation écrite !ccdr_05_05